Jean-Marc BRISON

La troisième édition de la World Crank Cup se déroulait début octobre 2019 sur 3 rivières situées dans le delta du sud-ouest des Pays-Bas. Après avoir frôlé le podium déjà à 2 reprises, j’avais décidé de réaliser une préparation et un pré-fishing plus aiguisés que les années précédentes.
Début septembre, j’ai donc répété les sorties de pêche sur le parcours, non seulement pour affiner ma sélection de cranks mais aussi afin de détecter les postes les plus réguliers et ce, par espèces visées.

 Il est opportun de noter que le règlement de la World Crank Cup ne permet pas d’utiliser tous les types de cranks, les modèles jointed, lipless ou encore d’une taille dépassant bavette comprise 15 cm sont tout simplement bannis de vos boîtes.

La gamme Salmo est assez étoffée en termes de crankbaits, notamment avec le modèle Hornet qui est actuellement décliné en 17 versions qui différent non seulement par la taille, par la profondeur de nage, mais aussi la densité ou encore la sonorité.  Il va de soi qu’avec 2 boîtes majoritairement remplies de Hornet de toutes tailles et tous modèles, je n’étais déjà pas mal « armé » pour faire face à une multitude de situations.

Le modèle Hornet est largement représenté dans ma sélection de cranks

Le début de ma prospection se déroulant fin d’été, je savais que la pêche allait évoluer au fil des semaines et serait, comme à l’accoutumée, plus difficile les jours de compétition. Le plus important à mes yeux était de tenter de comprendre et d’appréhender, les moments pendant lesquels tel crank plutôt qu’un autre devait être utilisé, non seulement en terme de coloris mais surtout en terme de profondeur de nage.
A titre d’exemple, je vous citerais un poste situé en bordure d’épis rocailleux d’une profondeur de 3.5 m.  Sur ce type de poste, la majorité des modèles Hornet seront « pêchant » dans toutes les couches d’eau.  Toutefois, il subsiste toujours la grande question de savoir quelle couche prospecter initialement pour conserver un maximum de chances de capturer un maximum des poissons sur le poste.
Pour ma part, je débute généralement ma prospection du haut vers le bas car les poissons en activité ont généralement un comportement orienté de la profondeur vers la surface. 

Que ce soit lors des journées de pré-fishing ou lors des 3 jours de compétition (sur un type de poste comme celui précédemment évoqué), j’optais donc généralement de débuter l’approche du poste avec un Hornet 3.5 ou 4.5 Rattle et il ne fallait pas faire 10 lancers pour savoir si les perches étaient présentes sur le poste. Au niveau des coloris, la luminosité et la turbidité de l’eau étaient évidemment à prendre en ligne de compte. Pour ma part, c’est un peu comme en verticale: c’est du « soit lourd, soit léger » mais dans le cas présent, on va dire qu’il s’agissait plutôt de « soit sobre, soit voyant ».

Une jolie perche de 48 du premier jour de compétition ayant succombé au Hornet « Rattlin »

Une fois la couche d’eau supérieure passée au peigne fin, la prospection continue par la couche d’eau intermédiaire. Ici je proposerai plutôt du Hornet 5 ou 6 cm, initialement silencieux pour ensuite, en cas d’absence de touches, passer aux modèles plus bruyants de type « Rattlin ». Cela afin de dénicher le ou les brochets éventuellement postés sous ce banc de perches.  Généralement, l’un ne va pas sans l’autre et le fait de capturer quelques perches dans une couche d’eau supérieure a souvent pour effet d’accentuer la curiosité voire l’agressivité des brochets se trouvant non loin de ce petit remue-ménage.

Un brochet capturé sur épis au Hornet 6 «Rattlin» et qui a compté pour le classement final 

Enfin, il est temps de passer à la couche d’eau inférieure, car lors de cette compétition, le sandre constitue l’espèce qui se verra déterminante en termes de classement car le sandre au crank, ce n’est pas une mince affaire, si je peux m’exprimer ainsi.

Je rappelle que le présent descriptif traite d’un poste sur épis rocailleux profond de 3.5 m car, en effet, il m’est déjà bien entendu évidement arrivé de capturer des sandres, de très jolis spécimens même, dans 1 mètres d’eau sur du Hornet 3.5 (Prix du plus gros sandre lors de la WCC 2017).  Dans le cas présent, afin de prospecter au mieux les sandres postés au pied de cet épis, les modèles Hornet « Sinking » vont s’avérer être redoutables. Vu leur densité, il suffit de les lancer en bordure de l’épis et ensuite patienter quelques secondes afin qu’ils rejoignent le fond pour ensuite les faire évoluer soit linéairement à raz du fond ou encore les ramener avec plus d’énergie afin de le faire taper le fond (bottom taping), technique qui a le don particulier de déclencher les sandres en quête de proie évoluant près de fond ou s’y nourrissant.

Lors de l’utilisation des modèles « Sinking », les rivières hollandaises pratiquées étant soumises à l’influence de la marée, je profitais également des moments où le courant s’accentuait sensiblement pour prospecter plus profondément le bas de la cassure ou du talus.  Ce sont généralement des postes où les sandres aiment se rassembler afin non seulement de moins ressentir le courant mais aussi d’y rencontrer du poisson fourrage venu s’y abriter pour les mêmes raisons.  Je réalisais de longs lancers parallèles à la cassure et ainsi, la force du courant agissant sur la bavette du crank me permettait non seulement de ralentir ma vitesse de récupération mais également de pêcher plus creux.

Le Hornet 6 « sinking » en coloris « Hot Perch », les sandres en raffolent !

Une petite astuce qui a également porter ses fruits sur les sandres, principalement lors de leurs pics d’activité de fin d’après-midi lorsque ceux-ci se tiennent juste contre les cailloux formant l’épi, parfois dans des profondeurs ne dépassant pas 80 cm, était d’utiliser spécifiquement le Hornet 3.5 ou 4 « Floating ».  Pour ce faire, je le le propulsais quasiment sur les cailloux (étant flottant aucun soucis) tout en le ramenant assez rapidement les deux premiers mètres en y ajoutant un ou deux « stop ».  Cette proie vive marquant un stop et remontant lentement le long des pierres immergées n’a pas laissé les sandres indifférents, vous pouvez me croire.  Cette petite astuce m’a d’ailleurs également permis de leurrer quelques aspes, le poisson « bonus ».

Le coloris sexy shad était particulièrement efficace sur les aspes…

Bien évidemment, sur l’ensemble du pré-fishing et de la compétition, j’ai également capturé des poissons sur d’autres modèles de la gamme comme les modèles « Squarebill » et le « Sparky shad » également présents dans mes boîtes.  Mais pour cette édition 2019 de la World Crank Cup, je voulais rendre hommage au Hornet sans lequel je n’aurais sans doute pu atteindre cette troisième marche du podium !

Comme dit le dicton : « A tout seigneur, tout honneur ! » Sur ce, je vous donne rendez-vous en 2020 pour la World Crank Elite (juillet) et la World Crank Cup (Octobre) avec sans doute d’autres nouveautés Salmo à tester !!!

Les coloris et modèles qui sont sortis du lot pour cette édition 2019, cherchez l’intrus ^^